Violences et indignations

Bien sur, il y a le réchauffement climatique, bien sur il y a les multiples exclusions, bien sur il y a les multiples couleuvres que l’on tente de nous faire avaler. Mais tant qu’il y aura une jeunesse pour s’indigner et redresser la tête, tout ne sera pas perdu.

Une chose me frappe, c’est la manière dont, immédiatement après le mot « jeune » vient à l’esprit le mot « violences ». Et c’est vrai que cette violence existe : enseignants frappés, agressions multiples dans l’espace public : tout se passe comme si le fait de poser une question, de remettre en cause générait automatiquement des cris et des coups. Et je pense effectivement que les plus jeunes d’entre nous sont prompts à réagir de cette manière. Mais sont ils les seuls ? Et ces réactions sont elles totalement exogènes ou bien font elles parties d’une manière plus générale de fonctionner ? J’ai quand même le sentiment que nous aussi, les « jeunes depuis longtemps », sommes prompts à utiliser cette violence. Simplement, comme nous pensons que nos cheveux gris, nos beaux costumes et nos belles bagnoles nous fondent à réagir sans contestations ni questions.

Il est bien entendu inadmissible de recevoir un poing dans la figure ou même des insultes lorsque nous demandons de mettre la musique moins fort dans le métro. Mais comment réagissons nous lorsque nous sommes contestés, que ce soit pour une place de parking ou pour une réflexion ?

Alors, je crois que ce forum tient le bon bout lorsqu’il envisage d’intégrer les enseignants à la réflexion. Parce que, comme d’hab, les enseignants sont au croisement du problème : victimes mais aussi acteurs. Qu’est ce que tout éducateur (qu’il soit enseignant ou parent) fait pour entretenir le respect de l’autre ? Quand je dis respect, je ne parle évidemment pas du fait de dire « madame » ou « monsieur » ni de baisser le front en s’adressant à un aîné. Non, je parle du fait d’écouter l’autre, de le respecter pour ce qu’il est, un autre humain.

Lorsque nous aurons capté cette clé, nous aurons, sans doute, fait un morceau du chemin. Et puisque nous, les « jeunes depuis longtemps », n’avons su le faire, je propose aux « jeunes depuis moins longtemps », de se pencher sur la question.

Jean-Claude